Bonjour à tous et bon dimanche, bienvenue dans ma Taverne où il fait bien chaud alors qu’au dehors la pluie bat les ardoises, crépit les murs, arrose la nature de sa douce musique. Bienvenue dans le Ragot #13, le ragot maudit, où le sang et la mort sont omniprésents… ou pas. Prenons plutôt un café pour nous réchauffer et partageons les nouvelles de la semaine.
Happy Coffee
Point série : The Mandalorian, The Last of Us. Pedro Pascal à bloc à la Taverne. Il ne manquerait plus qu’il en vienne à incarner Roland pour le futur projet de La Tour Sombre par Mike Flanagan et je serai aux anges tant je trouve que le rôle lui irait bien… à condition de lui mettre des lentilles pour qu’il ait les yeux bleus. Quoiqu’il en soit, je prends toujours autant de plaisir à regarder TLoU, la série tend à montrer quand même qu’aujourd’hui le monde du jeu vidéo n’a rien à envier à celui plus reconnu et respecté des séries et du cinéma. La qualité du scénario, de l’intrigue, de l’animation, du cadrage, beaucoup de choses finalement réutilisées dans la série, sont largement à la hauteur voire supérieures à ce que certaines plateformes et studios nous proposent.
The Mandalorian a diffusé son deuxième épisode cette semaine qui, s’il ne renouvelle rien, fut un bon moment. Le sentiment que je garde, c’est qu’il faudra à un moment arrêter afin de ne pas en faire trop. Je crains qu’à la longue il n’y ait plus rien à raconter et qu’il prolonge artificiellement la série pour son côté Jackpot. Cela serait au détriment du spectacle et de la légende des personnages installés. Il faut parfois continuer l’histoire d’une autre manière, avec des posters de temps en temps, des figurines, des jouets, quelques sous entendus en interview. Parfois il ne faut pas répondre à la hype et à la demande des fans de plus en plus exigeants et consommateurs aveugles. Parfois il faut juste laisser l’imagination des spectateurs vagabonder.
Point film : Ces dernières semaines, je me suis énormément replongé dans mes amours de jeunesse : les Westerns. C’est mon père qui m’a filé le virus en me parlant très souvent de Il était une Fois dans l’Ouest de Sergio Leone qu’il avait vu au cinéma à sa sortie, mais introuvable à mon époque en cassette VHS dans les locations. Nous avions fini par l’enregistrer un soir qu’il passait à la TV, pendant que moi, comme tous les enfants de cette époque, je me devais d’être au lit. Néanmoins, nous étions chanceux d’avoir un magnétoscope à l’époque au début des années 80. Suite à l’enregistrement j’avais pu le découvrir vers mes huit ans, et si à cet âge on ne comprend pas forcément toutes les implications qui lient les personnages, je savourai la photographie, les dialogues, l’ambiance et le regardai en boucle, tout comme d’autres classiques tel que Le Bon, La brute et le Truand, Et Pour Quelques Dollars de Plus, Les Sept Mercenaires, etc. Mon tout premier souvenir de western date de mes 6 ans environ et s’appelait Le Dollar Troué.Des classiques que je n’ai cessé de redécouvrir donc ce dernier mois, avec un grand plaisir, et je ne peux m’empêcher de remarquer encore plus, même si je le savais déjà, combien mon réalisateur fétiche – Quentin Tarantino – a emprunté à ces films et à Leone spécialement.
Point lecture : Cette semaine fut plus calme et douce, j’ai néanmoins réussi à terminer Le Pistolero, premier tome de La Tour Sombre du Maitre, Stephen King. Il s’agissait d’une relecture faite dans le cadre du suivi du podcast Le 19e palabre. Mes pas me conduiront la semaine à venir vers la Longue Marche, ou plutôt Marche ou Crève en VF. En attendant, je vais me reposer, c’est le weekend après tout.
Bonsai!
Toutes les images présentées dans cet article sont la propriété exclusive de leurs auteurs.
Et voici déjà le 11e épisode de ces ragots de la Taverne. Je suis heureux comme tous les dimanches de vous ouvrir mon monde. Mais laissez moi d’abord comme toujours vous offrir un café.
Happy coffee time
Cette semaine je me suis de nouveau replongé dans le monde du premier auteur à m’avoir fasciné, à avoir ouvert les portes de la réflexion. À l’adolescence, j’étais assez torturé – comme beaucoup j’imagine – je ne comprenais pas mon monde, je l’exécrais. Comment les choses pouvaient-elles être ainsi ? Comment pouvaient-elles être aussi injustes ? Beaucoup d’autres questions me taraudaient. Un auteur m’aida à comprendre en partie la psychologie humaine, à relativiser, à en rire surtout plutôt que de désespérer : Stephen King. Il fut mon compagnon pendant de longues heures, les oreilles remplies des groupes de métal de l’époque. Dans ma bulle je parcourais son monde qui m’aidait à mieux appréhender le mien. Je lui dit un grand merci Sai, pour tout ça.
Mon cycle préféré a toujours été La Tour Sombre que j’ai probablement plus lu que Le Seigneur des Anneaux, et croyez-moi, ça fait beaucoup de pages et d’heures à eux deux. D’ailleurs King ne se cache pas que ce sont les Hobbits et Le bon, La brute et Le Truand – film de 1966 de Sergio Leone – qui lui ont inspiré les aventures de Roland Deschain et sa quête de la Tour – « Ta putain de Tour ». Mais beaucoup de romans de Steve sont liés à la Tour Sombre, son oeuvre est un univers global et complexe. Cette semaine, alors que dimanche dernier je vous disais que j’avais acquis deux nouveaux de ses livres dans ma collection, j’ai finalement choisi de finir ma relecture de Carrie, et comme souvent avec ses livres, s’ils ne dépassent pas 500 pages, ben ils fondent comme neige au soleil. Il m’a fallu une soirée pour le terminer bien qu’il me restait environ 160 pages, soit plus de la moitié. Le lendemain, j’écrivais sa chronique dans la foulée, chose que je fais rarement, avant de me lancer dans son tout dernier petit paru en poche. Je ne lis King qu’en poche, une habitude du lycée, et pour un auteur populaire comme il se désigne lui-même ça convient bien je trouve, on peut l’emporter partout, et c’est le plus important pour moi, l’avoir dans la poche quand j’ai 5 minutes pour lire.
J’ai donc attaqué Après, et… ben après une journée de lecture en mode tranquille, café-canapé, il a été posé le soir sur l’étagère à côté de tous ceux que j’ai déjà lus, bien sagement, un sentiment de satisafaction sur les lèvres. Il n’y a que lui qui est capable de me faire lire un livre en une journée. À l’heure où j’écris ces lignes, je vais relire Christine que je n’ai pas lu depuis plus de 20 ans. J’aime bien alterner entre relectures et nouveautés. Je serais prétentieux de dire que j’ai tout lu de lui, malheureusement non. J’ai eu des hauts et des bas dans ma vie de lecteur, et j’ai été attiré par d’autres sirènes, mais j’y reviens toujours. Le problème c’est qu’il écrit plus vite que Le Pistolero ne dégaine, et ce n’est pas peu dire. J’ai donc loupé certaines sorties que je rattrape petit à petit depuis la création de ce blog, dont il est un peu à l’origine.
Sur les 81 romans déjà parus en français (recueils et collaborations comprises) j’en ai lu 58, ce qui n’est pas si mal. Je me donne 5 ans pour être à jour, et même en relire certains afin de les chroniquer ici, comme une gigantesque bibliothèque de mes impressions de lecture sur un de mes auteurs de Panthéon – on parlera de mon panthéon un jour mais les auteurs sont au nombre de 5, je vous laisse réfléchir aux noms qui le composent.
J’avais prévu que cette année soit SF et Fantastique et on est en plein dedans. Lovecraft, au menu cette année, à déjà été croqué en janvier et quand on sait à quel point il a inspiré le King, on reste bien dans le même bain. En terme de SF j’ai dépassé la moitié de mon recueil Total Recall de K. Dick et j’aurai beaucoup de chose à dire c’est sûr, déjà sur le travail d’édition plus que moyen – ponctuation manquante, majuscule oubliée, etc – mais également sur le contenu de ces nouvelles.
En attendant je vous laisse, je dois aller laver ma voiture avant de passer à l’institut, mais prenez le temps de finir votre café et allez lire mes autres revues sur Stephen King, vous ne serez pas déçus. Bon sauf si vous êtes du genre à trembler devant une araignée !
À ce sujet, vous voulez bien vous occuper de celle énorme qui dort dans l’angle de la fenêtre là ? Vous serez gentil… trèèès gentil. Grand Merci Sai.
Bon dimanche à tous, j’espère que vous vous portez bien. Ici à la taverne on a profité pas trop mal de cette première semaine de vacances. Mais je manque à mes devoirs, asseyez-vous, prenez un café, on va prendre 5 minutes pour se poser et en parler.
Alors, que s’est-il passé depuis dimanche dernier ? Beaucoup d’écran, pas mal de route et de déménagement afin de finaliser l’installation dans son nouveau chez elle d’Hildr du blog Hildr’s world et ensuite du repos et de la lecture, un tout petit peu. Ces vacances ont démarré comme prévu par une nuit devant le Superbowl, mais sans le résultat voulu. Bon, là, l’évènement m’a entraîné jusque tôt le matin, mais ça en valait la peine, ce fut un beau Superbowl, avec un vainqueur qu’il me faudra accepter… pour 3 petits points.
Sinon côté achat et cadeau de la semaine, Le Roi était à l’honneur :
C’est une tradition, je me procure (ou on m’offre, ça dépend) toujours le dernier Stephen King qui sort en poche. Cette fois-ci, c’est un cadeau que j’ai complété avec l’achat du premier tome de Dôme que je ne connais pas du tout et dont je n’ai même pas regardé la série TV. Néanmoins, quand on y réfléchit les deux derniers grands récits du King, en terme de taille s’entend, sont bien Dôme et 22/11/63 que j’ai adoré !
À ce sujet, je vous invite à aller visiter le site d’Emilie, Stephen King France, si vous voulez suivre toute l’actu du King, ou encore le Club Stephen King. Ce sont mes deux carnets de route quand je cherche une info sur le Roi de l’épouvante. D’ailleurs il y a peu, un podcast sur mon cycle SFFF all time a débuté, le 19e palabre. C’est un podcast qui parle de La Tour Sombre, une oeuvre majeure du King qui a eu l’honneur de mon premier article sur le blog. L’idée était de faire l’étude en 3 parties à l’époque.. et puis voilà. Il faut savoir que je cultive un panthéon personnel d’auteurs, dont Stephen King fut le premier pensionnaire. Auteur d’adolescence, je n’ai jamais cessé de le lire et de l’aimer, et je trouve même qu’il se bonifie avec l’âge. En tout cas, dès que j’aurais fini mes recueils en cours, et ça avance bien du côté de Total Recall, je lirai Après, car c’est la première fois depuis un bail que je n’ai pas autant eu envie de lire une nouveauté au moment de sa publication.
Je parlerai plus en détail du King et de ma relation avec lui un jour dans un ragot, pour l’heure revenons à ma semaine. Il ne me reste plus que quelques chapitres sur Le Messie de Dune en audible et j’ai presque atteint la moitié de mon recueil de K. Dick. Je disais beaucoup d’écran aussi, c’est vrai. J’ai regardé pas mal de choses, comme la suite de LA By Night, un actual play de Vampire la Mascarade, ou encore quelques vidéos de retard sur mes chaines Youtube préférées. J’ai aussi fait du jeu vidéo, avec un retour sur Destiny qui est probablement l’univers SF de jeu que je préfère. Je suis gamer depuis un bail, parfois à l’excès, il faut le reconnaître. Bien que je joue beaucoup moins qu’avant, il m’arrive, souvent pendant les vacances d’automne et d’hiver d’ailleurs, de replonger dans ces univers fascinants et d’incarner pendant un temps un héros. De LOTRO à World of Warcraft ou encore de Elder Scroll Online à Guild Wars 2, j’ai souvent parcouru les MMO, pour leur côté immersif, mais il faut le reconnaître c’est extrêmement chronophage. La preuve, j’ai pas fait grand chose d’autre de la semaine ! Après c’était les vacances et il faut bien en profiter dans ces moments là, sinon quand est-ce qu’on en profiterait ?
Bon dimanche à tous les Gardiens, et à tous les autres aussi.
Toutes les images présentées dans cet article sont la propriété exclusive de leurs auteurs.
Venez, entrez, asseyez-vous ! Vous devriez pouvoir vous trouver une place, l’endroit est tout neuf. Vous ne sentez pas l’odeur de la peinture fraîche ? Si hein ? Moi aussi, d’ailleurs je ne sens pas que ça, je sens le trac aussi. La frousse, les chocottes, les miquettes ! Tu m’étonnes ! Ce n’est pas facile de soumettre sa plume au regard des autres. Pourtant j’ai décidé de le faire. En fait, c’est surtout parce que je brûle de partager ces passions qui m’emportent depuis tout petit. Ces refuges de l’âme, des endroits créés par d’autres mais que l’on peut parcourir grâce à notre imagination. Et autant quand j’étais enfant il n’y avait pas d’autres choix que de rencontrer réellement des gens pour échanger là-dessus, autant aujourd’hui on peut venir vers eux par écrit, sur un blog par exemple. Ce que je tente. J’espère que mes articles vous apporteront des renseignements ou des éclairages sur mes sujets de prédilections qui je pense sont les même que vous, sinon vous ne seriez pas ici. J’espère surtout qu’ils vous divertiront à défaut d’être suffisamment techniques.
Bien, vous êtes prêt ? Allez, on y va…
«Il y aura de l’eau, si dieu le veut.»
Stephen King, La Tour Sombre.
Pour ce premier article du blog, j’ai choisi de vous parler d’un cycle que l’auteur a mis 36 ans à écrire et que j’ai lu sur 12 ans. Enfin pas tout à fait, disons que quand je l’ai découvert il n’y avait que trois tomes déjà écrits et que je n’ai pu lire la fin que 12 ans plus tard quand les trois derniers tomes ont été écrits par le Roi (King= Roi — Ah bon? — oui oui…).
Donc il y a six tomes me direz-vous. En fait, non il y en a sept, plus un huitième paru en 2012.
Ok, mais là on s’y perd, pourrait-on avoir un ordre chronologique, quelque chose qui nous éclaire sur comment aborder ce cycle long de plus de 5000 pages ? Et puis ça parle de quoi d’abord ? D’horreur, d’Aliens, de monstres ? Stephen King est connu pour ça.
Bien, alors on va prendre dans l’ordre voulez-vous ? On va d’abord parler de la chronologie des tomes dans ce premier article puis nous aborderons les thèmes dans le suivant, ce qui me permettra de vous donner dans le dernier de cette revue en trois partie, mon analyse (et mon avis, promis !) sur ce cycle, le tout en faisant le parallèle avec la vie de l’auteur, parce que voyez-vous la vie d’un auteur n’est pas un long fleuve tranquille et forcément sa vie impacte son œuvre, et vice-versa.
La composition du cycle
La génèse
Comme je l’ai dit précédemment il est composé de sept tomes plus un huitième écrit presque 10 ans après la fin du cycle.
Tout commença en 1966 lorsque le jeune Steve alla au cinéma pour regarder Le Bon La Brute et le Truand de Sergio Leone. Ce film, il faut bien le dire est un monument du Western (Comment ça j’adore ça ? Ça se voit tant que ça ? Ah bon ? Ah ben oui alors). Stephen King sera marqué par l’interprétation de Clint Easwood, par les décors, par la musique grandiose d’Ennio Morricone. Et du coup il rêve d’écrire sur ce sujet. Mais il se trouve qu’à l’époque ce qui se fait de mieux ce sont les Hobbits. Comme il nous l’explique dans la préface de la réédition du Pistolero (le premier tome de la saga) en 2003 qui s’intitule «on n’est pas sérieux quand on a 19 ans», il rêve également de suivre les traces de Tolkien mais il ne souhaite pas faire quelque chose qui ressemblerait à ce qu’il a écrit. Alors une idée germe dans le cerveau du futur auteur de best-seller : et si on combinait le genre de la fantasy et du western, ça donnerait quoi ?
Il ne s’y attelle pas de suite, il a le temps, beaucoup de temps devant lui, il est jeune! Il n’a même pas publié son premier livre.
En 1970, Il a un job à la bibliothèque de l’université du Maine, en parallèle de ses études. Un lot de ramettes de couleurs dans des dimensions excentriques (17,5 X 25) et d’un grain proche de celui de la carte apparaît dans les stocks mais sans aucune trace sur les comptes. Ils décident donc de se la partager entre étudiants travaillant là : sa future femme (Tabitha) en prit une (la bleu œuf de merle), son petit copain de l’époque une autre (la jaune coucou) et la verte lui échut.
Ce papier agit comme un moteur, un élément déclencheur et c’est sur ce papier vert d’un format peu conventionnel, hérité d’un stock fantôme (probablement un papier magique comme il le dit lui-même dans la postface de la première édition du Pistolero, puisque les trois étudiants sont tous devenus auteurs) qu’une nuit de mars 70, il couche la première phrase de cette fresque romanesque, devenu légende depuis :
«L’homme en noir fuyait à travers le désert et le pistolero le suivait.»
Pour la petite histoire, lors de la première édition française il était écrit «L’homme en noir fuyait à travers le désert et le pistolero le poursuivait.» Cette traduction sera révisé en 2003 par Marie de Prémonville (qui a révisé, harmonisé l’ensemble du cycle et traduit les derniers tomes) mais nous en parlerons tout à l’heure.
Il mettra 11 ans pour rédiger le premier tome, narrant les aventures de Roland de Gilead dernier Pistolero de l’Entre-Deux Monde parti en quête de La Tour Sombre. Il sera composé de cinq parties «Le pistolero», «Le relais»,« L’oracle et les montagnes», Les lents mutants» et « Le pistolero et l’homme en noir», qui seront publiées indépendamment dans un magazine appelé » The Magazine of Fantasy and Science Fiction » entre octobre 78 et novembre 81 (après la publication de ses premiers romans). En 1982 les cinq parties sont réunies en un unique volume intitulé Le pistolero édité à 10 000 exemplaires. Ils disparaîtront rapidement laissant les fans perplexes sur ce livre apparaissant dans sa bibliographie au début de ses romans, mais impossible à obtenir. Très vite une forte demande intervient auprès de son éditeur de l’époque (Doubleday) pour une réédition et une suite.
Les tomes 2, 3 et 4: L’auteur célèbre est né.
En 1987, alors qu’entre temps le succès est arrivé, ce sera donc la suite tant attendu Les trois cartes. Il a déjà vendu plusieurs centaines de milliers de livres dont plusieurs best sellers adaptés au cinéma ou à la télévision comme Carrie, Shining, Salem, Le Fléau, et sa notoriété n’est plus à faire. Il est traduit dans plus de quarante langues et bien qu’il ne soit pas reconnu par les instances littéraires « sérieuses » son statut d’auteur populaire lui convient très bien. Ce tome poursuit les aventures de Roland qui va rencontrer de nouveaux compagnons de routes dans sa quête pour la Tour, alors qu’il était seul depuis bien longtemps.
En 1991, ce sera Terres Perdues publié au milieu d’autres livres (Stephen King est très prolifique) dont les genres commencent à différer de l’horreur fantastique dont il nous avait jusque là gratifié ( des livres comme Misery par exemple ou Jessie). Ce roman permet le vrai départ, celui de la direction véritable que nos héros doivent prendre pour atteindre leur but: La Tour (« ta foutue Tour » comme dirait Eddie au Pistolero). On l’imagine presque se profiler à l’horizon au fil des pages alors qu’en réalité elle est encore loin, bien loin.
Mais il écrit cette histoire relativement lentement par rapport à ses autres livres et cela le peine autant que ses lecteurs. D’après lui seul 50% de ses Fidèles Lecteurs (comme il les appelle) ont lu son cycle de La Tour Sombre, et cela s’explique peut-être parce qu’il s’agit de Fantasy, bien que l’on y retrouve beaucoup du style (et d’autres choses …) de ses autres livres à l’intérieur, mais tout le monde n’aime pas ce genre (les a priori ont la peau dure!). Le King sort quasiment un livre par an si ce n’est deux, mais il n’a jamais réussi à faire deux années de suite sur La Tour, il a besoin de se ressourcer entre chaque tome, ou d’attendre que la suite lui vienne (il a une explication sur le sujet), et il a d’autres histoires à raconter, qui parfois, elles aussi, sont difficiles à écrire comme Insomnie sortie en 1995.
En 1997 arrive le quatrième tome Magie et Cristal (qui a dit que c’est mon préféré ? J’entends quelqu’un qui le suggère là au fond, en chuchotant ! Eh bien oui c’est vrai. Nous y reviendrons lors des prochains articles quand je parlerai des thèmes de l’œuvre et de mon avis dessus). Pour la première fois nous allons visiter le passé de notre héros, Roland, et obtenons des réponses sur ce qui n’avait été que suggéré dans les tomes précédents.
The Turning Point
Nous voici donc à la fin du XXème siècle, la fin du monde nous est promise par des rigolos de tout genre et on parle du Bug informatique géant qui doit survenir dans les horloges de tous les ordinateurs du monde lors du passage à l’an 2000. Cela fait bientôt 25 ans que le Roi nous divertit par ses romans et autres nouvelles (il a composé de nombreux recueils, plus intéressants les uns que les autres). Mais pour lui le bug informatique aura le goût de l’acier, et de la morphine.
Le 19 juin 1999 alors qu’il se promène, comme souvent près de chez lui l’après midi, un van bleu le percute sur le bord de la route. Il s’envole dans les airs, projeté à 3 mètres de hauteur puis retombe, la tête pas très loin d’une grosse pierre, brisé de partout. Il est gravement blessé et passe très près de la mort. Après de nombreux mois à l’hôpital et de nombreuses opérations pour sauver sa jambe droite notamment, il peut enfin rentrer chez lui et se remettre tout doucement au travail. L’écriture comme il le dit, dans son cas, sera réparatrice. Et malgré la douleur de la position assise, il recommence à écrire.
Pourquoi je parle de ça me direz vous ?
Parce qu’alors qu’il est en convalescence, la première chose à laquelle il pense c’est qu’il a bien failli mourir sans finir sa plus grande œuvre ! Si fait ! Il repense à ces lettres envoyées par des fans lui demandant de lui raconter la fin de cette histoire alors qu’ils sont sur le point de quitter notre monde (Stephen King nous parle dans son livre Ecriture : mémoire d’un métier de deux de ces lettres, je vous y renvoie si vous souhaitez en savoir plus)
Et, grand merci, Sai c’est alors qu’il se décide à terminer une bonne fois pour toute cette histoire qui n’a jamais cessé de le hanter. Il sent qu’il faut le faire et il en jurerait par sa montre et son billet.
Le grand Final (Tome 5,6,7)
«Monsieur, notre affaire à nous, c’est le plomb.»
Steeve Mac Queen, Les sept mercenaires.
Après avoir refait une courte incursion dans le monde du Pistolero en 2002 dans le recueil de nouvelles Tout est fatal avec « Les petites sœurs d’Elurie », l’auteur s’attaque enfin au gros morceau. Il publiera ces trois derniers tomes en l’espace de deux ans. Tout d’abord Les loups de la Calla en 2003, roman complètement inspiré du film Les sept mercenaires de John Sturges (à qui il rend hommage en nommant un des lieux de l’histoire « Calla Bryn Sturgis » ), lui-même inspiré du film Les sept samouraïs de Akira Kurosawa.
Puis viendra Le Chant de Susannah en 2004, roman centré sur le personnage éponyme et dans une structure plutôt différente des autres. Ce roman se lit plutôt vite comme si l’auteur avait réussi à calquer le rythme de l’histoire qui s’accélère pour ses personnages, le temps jouant contre eux, au sentiment qu’il doit se dépêcher, que finalement « le type au radar » comme il l’appelle est dans son quartier et qu’il va pas tarder à passer pour lui présenter la note de frais, le reléguant au même rang que Chaucer et Dickens et leurs œuvres inachevées.
Et puis fin 2004 l’auteur sort enfin le dernier opus intitulé sobrement La Tour Sombre, le plus gros volume de la série. Ça y est ! Enfin ! Roland approche du bout du chemin !
…Ou est-ce de « la clairière au bout du sentier », image représentative de la mort dans le cycle ?
En tout cas, ce volume conclut enfin l’histoire de notre Pistolero et de sa quête de La Tour Sombre. Comme dira Stephen King dans la toute dernière Postface :
« On ne peut pas dire que je raffole de cette fin, pour vous dire la vérité, mais c’est la juste fin. La seule fin, en fait. »
La collection avec les textes révisés des premières éditions.
En 2012, le Maître reviendra une nouvelle fois vers le monde de Roland, le temps d’un court roman intitulé La clé des Vents. L’auteur n’a finalement pas tout dit sur le monde du Pistolero et il en trouve encore le chemin. « Pour les fidèles lecteurs, ce livre s’intercale entre Magie et Cristal et Les Loups de la Calla… ce qui fait de lui, je suppose, l’épisode 4,5. » dira l’auteur.
Il ne nous est d’ailleurs pas interdit d’imaginer que suite à l’adaptation cinématographique (dont je ne parlerai pas ici faute de l’avoir vu), King puisse trouver un regain d’intérêt à écrire sur cet univers.
Pour conclure sur la structure du cycle, je vais faire un petit aparté sur la traduction française. On traduira les romans de la Tour Sombre à partir de 1990, quand l’auteur commencera à vendre en France en fait, à raison d’un par an (il n’y en a que trois d’écrit à ce moment là). Magie et cristal paraîtra en français un an après sa parution américaine, soit en 1998. Il en sera de même pour les trois derniers tomes : 2004 pour le tome 5 et 2005 pour les tomes 6 et 7. La traduction sera d’abord assuré par Gérard Lebec (tome 1 et 2), Jean-daniel Brecque (tome 3 et le tome 4.5) puis à partir de 2002 Marie de Prémonville (tome 5,6,7) qui assurera également l’harmonisation de la traduction pour tout le cycle.
Si vous voulez en savoir plus sur ce travail de l’ombre, je vous renvoie vers cet excellent article d’un site francophone unique sur La Tour Sombre:
Ce site est une encyclopédie, sur le riche univers de cette série sans égal dans l’œuvre du King. Leur travail est formidable, et je tenais à leur glisser un clin d’œil ici (entre fan on va dire !)
Je vous remercie beaucoup-beaucoup de m’avoir lu jusqu’ici. Dans la deuxième partie, je parlerai des thèmes de La Tour Sombre, en attendant:
«Que vos jours soient longs et vos nuits plaisantes.»
S.K.
Bonsai!
Edition présenté: PANINI COMICS (6 février 2008) ISBN-13: 9782356160041 Collection : BEST OF FUSION
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