Revue Musicale : Cheap Trick – Cheap Trick (1977)

Dédicace :

Il est parfois dans la vie des raisons qui vous poussent à réaliser ce que vous n’avez pas encore fait et que vous vous étiez juré de faire un jour. L’écoute de cette album en particulier et la découverte de Cheap Trick (1977, quelle belle année…) par Cheap Trick (un tour bon marché) d’une manière générale, en fait partie.

Je dois une grand partie de ma culture musicale à un homme en particulier. J’avais de bonnes bases quand je l’ai connu, mais lui m’a éveillé à tout un tas de groupes dont je n’aurais jamais soupçonné l’existence à l’époque. Il faut remettre ça dans son contexte : la France n’a jamais été une terre de Rock (malheureusement, bande d’incultes…) et internet n’existait pas. Quand j’allais chez lui, pour moi, c’était la caverne d’Ali Baba :33 tours, CD, cassettes audio, livres sur le Rock, etc. Il m’a appris à ouvrir mon horizon musical, moi qui ne connaissais que les groupes en vogue de ma jeunesse (Guns ‘n Roses, Metallica, Nirvana, AC/DC), ceux qui avaient réussi à se créer une notoriété par la radio, ou leur provocation.

Quand j’ai eu l’idée de ce blog, le but était double : me faire plaisir en partageant mon amour de la lecture et de la musique, et me booster à reprendre les chroniques musicales que l’on s’échangeait lui et moi, par courrier, au début de mon emménagement, ici en Bretagne. Nous avions, avec le temps, développé nos petits rituels musicaux, et cela en faisait partie. Il me faisait découvrir un album, puis nous le chroniquions avec chaque titre noté sur 5, puis établissions une moyenne. Avec ce système, nous pouvions être au centième près pour départager deux albums. Parce que parfois ça ne se joue à guère plus, la qualité. Évidemment, on peut toujours remettre en cause cette notation, les enseignants savent de quoi je parle! Le temps a passé, les chroniques se sont espacées, la vie a déroulé son tapis rouge sang, qui emmène au grand final, et dans ce concert, il n’y a pas de rappel, il faut en profiter, maintenant. Ne respectant pas ce grand précepte, malheureusement, j’ai traîné à poster ma première revue musicale, sur ce blog… et il n’aura donc pas eu la chance de voir ça. Il nous a quitté le 30 septembre à l’age de 48 ans. je lui réservais cette surprise, et attendais déjà avec impatience de lire ses réactions toujours pertinentes…

Son départ m’a fait réaliser tout ce que je n’avais pas encore accompli et tous les artistes que je m’étais promis d’écouter et de lui chroniquer… mais on remet toujours à demain. Demain, j’aurai le temps, demain ce sera plus facile, etc. Prenez-en de la graine mes petites graines de rockers : ne remettez jamais à demain quand il s’agit de faire plaisir à quelqu’un, faites-le maintenant.

J’espère que le Paradis du rock où l’attendent déjà tant d’artistes, qui finiront chroniqués ici, un jour ou l’autre, lui a ouvert grand ses portes, parce que le connaissant, l’éternité sans musique rock, ça va être long. Et puis, j’espère qu’ils ont internet et qu’il va trouver mon blog pour pouvoir enfin lire ces chroniques. Alors, pour toi mon Lolo, voici Cheap Trick, le premier album éponyme d’un de tes groupes préférés, dont tu m’as souvent parlé, fais écouter un ou deux titres en douce, mais que je n’avais jamais pris le temps de réellement découvrir. Le tort est réparé et le moins qu’on puisse dire, c’est que j’avais sacrément tort pour le coup, de ne pas avoir suivi tes conseils plus tôt!

Adieu Ma Trip’ .

Track List:

1. Hot Love 2:30
2. Speak Now or Forever Hold Your Peace 4:35
3. He’s a Whore 2:43
4. Mandocello 4:47
5. The Ballad of TV Violence (I’m Not the Only Boy) 5:15
6. Elo Kiddies 3:41
7. Daddy Should Have Stayed in High School 4:44
8. Taxman, Mr. Thief 4:16
9. Cry, Cry 4:22
10. Oh, Candy 3:07

Analyse des chansons :

Je ne sais pas si aujourd’hui des groupes sont encore capables de faire ça, mais quand même, cet album possède une énergie et des textes mes amis!! Cheap trick est un groupe que l’on pourrait qualifier de Beatles qui aurait enfin (!) trouvé le bouton de distorsion sur leurs amplis et monté le son (jusqu’à 11 évidemment 😀 ). Attention je n’ai rien contre les Scarabées, j’ai commencé la guitare sur leurs chansons (non! Je ne suis pas si vieux qu’eux!). Mais il faut bien le dire, ça manque de son quand même, c’est gentillet, c’est pour la fifille à sa maman, qui s’émoustille de voir quatre garçons avec (presque) des cheveux longs dans le vent. Nous, on veut du son qui arrache la peinture des murs et soulève les jupes! Notre Tour Bon Marché est donc rangé dans la catégorie Hard Rock et Power Pop. Pop, parce que beaucoup de leurs refrains peuvent se reprendre en cœur. Quant aux textes…Ben… Un peu moins « pop » pour le coup, puisqu’ils traitent tour à tour d’un serial killer (The Ballad of TV Violence), d’un père pédophile (Daddy Should Have Stayed in High School), d’un homme qui serait prêt à tout pour de l’argent, dont coucher avec n’importe qui (He’s a Whore), et du suicide (Oh, Candy). Des vrais textes quoi! Ici on ne parle pas de banalité. Attention, ils ne font pas l’apologie de ces thèmes, qu’on soit bien clair, le rock ce n’est pas le diable avec des cornes qui est derrière chaque guitariste (d’ailleurs, ceci n’est qu’une iconographie, rien de plus, du spectacle!). De plus Cheap Trick n’a rien d’un groupe sataniste, c’est juste un groupe de rock, mais cet album est un de leurs plus noirs, sans conteste, parce que sûrement qu’à cet âge, on doit tous être un peu dark, un peu blasé du monde qui s’offre à nous, comme si la promesse de vieillir ne nous réjouissait pas trop en fait… Non, restons jeunes, buvons des bières, draguons les filles qui n’ont pas encore de gosses (et nous non plus d’ailleurs!). Chantons! Faisons l’amour! jouons de la musique! Et emmerdons le pouvoir, qui ne sait plus ce que c’est d’être jeune! Soyons désinvolte, n’ayons l’air de… *tousse* Ah, non, ça c’est encore autre chose, un autre groupe.

Chaque membre du groupe est originaire de Rockford (yeah! rock!) dans l’Illinois et ont tous des origines scandinaves. Rick Nielsen, à la guitare solo et aux choeurs, fondateur du groupe, est reconnaissable à sa casquette sur scène, et à son style un peu fou. Au chant, avec sa voix polyvalente, nous retrouvons le charismatique Robin Zander qui assure également les parties de guitare rythmique. Tom Petersson à la basse et Bun E. Carlos à la batterie, complète le line-up du groupe en ce début de carrière. Le nom s’inspire d’une performance de Slade à laquelle le groupe a assisté, et où Petersson commentera que le groupe « utilisait de vieux tours » (every cheap trick in the book), c’est à dire des accords et des enchaînements, faciles, classiques, bref rien d’innovant.

Alors que dire? Comment faire le tri dans tout ce bon matos? Tout d’abord, on ouvre sur un bon titre, à la rythmique bien rock ‘n roll, Hot Love. La suite nous offre musicalement du très haut vol avec le quadruplé gagnant (non, pas celui de Mbappé contre Lyon), quatre titres qui s’enchaînent parfaitement, montrant toutes les qualités musicales du groupe. Ce que j’aime, c’est qu’on a l’impression que le groupe expérimente des sonorités, innove, notamment sur les distorsions de basses et de guitares. Des intros où Rick Nielsen accorde sa gratte, alors que ça enregistre (Speak Now or Forever Hold Your Peace ), ou avec des parties de basses psyché (Daddy Should Have Stayed in High School), en passant par le reposant Mandocello qui m’a conquis dès la première écoute (comme tous les titres avec la note 5), et où Rick Nielsen nous offre une partition de mandoline (mince on s’y attendait pas vu le titre! 😀 ), on passe d’une ambiance à une autre en dégustant les paroles qui racontent pour le coup des histoires, on n’est pas dans le  » oohooh! aahaah! yeah! Baby! » (encore bien-sûr, faut-il comprendre l’anglais, je vous l’accorde). Le seul point négatif à mon sens est ce Elo Kiddies, qui me fait furieusement penser à un autre titre, Schools’out de Alice Cooper, sorti 5 ans plus tôt. Dommage, parce qu’il est plutôt sympa, parfait pour la radio, mais je n’aime pas avoir la sensation d’un plagiat (bien que ce n’en soit pas vraiment un) mais je suis comme ça, na! tant pis pour la note. Cry, Cry est probablement le titre le plus faible de l’album à mon goût, trop binaire, stéréotypé.

Edit: 

la chanson Elo Kiddies que j’avais pas très bien notée lors de la première rédaction de cette chronique, m’a trottée dans la tête toute la soirée suivante, avec son petit phrasé entêtant, comme pour me dire: » Eh! Réécoutes-moi, tu verras! je vaux mieux que 3.5 /5! « Et elle avait raison. Note corrigée, donc.

ce qui nous donne pour les notes:

Notes titres
4/5 1. Hot Love 
5/5 2. Speak Now or Forever Hold Your Peace 
5/5 3. He’s a Whore 
5/5 4. Mandocello 
5/5 5. The Ballad of TV Violence (I’m Not the Only Boy) 
4/5 6. Elo Kiddies 
4/5 7. Daddy Should Have Stayed in High School 
5/5 8. Taxman, Mr. Thief 
3.5/5 9. Cry, Cry 
5/5 10. Oh, Candy

Moyenne de l’album :

4.55 / 5

Un très bon premier album en somme, qui augure que du bon pour la suite. Quand je découvre un groupe, très ancien, comme celui-ci, j’essaie d’écouter les albums dans leur ordre de sortie afin de suivre l’évolution du groupe à travers le temps. Connaissant aussi les différences de la production musicale, suivant les décennies, je suis également moins surpris de certaines mutations sonores en cours de route. Par exemple, ce qui est frappant dans les années 70, c’est le son de la basse. Aujourd’hui on n’a plus ça. La basse se fond dans le moule en suivant la ligne mélodique de la guitare rythmique et en devient inaudible, alors qu’à cette époque, elle avait sa propre partition, bien distincte. le seul groupe qui encore aujourd’hui arrive à ça, c’est Iron Maiden, probablement parce que le compositeur et leader du groupe est bassiste 😉 .Il faut savoir que Cheap Trick existe encore, et que le dernier album en date est de 2017 : We’re All Alright!

En tout cas ce premier opus est vraiment bon, probablement parce qu’il est paru en 1977 😉 .

Allez, merci d’avoir lu cette revue. J’espère que cela vous donnera envie d’écouter ce disque, je vous laisse en compagnie de ce très bon tour pour le coup , à très bientôt!

Rock on!

Revue Musicale : Nightmare – Avenged Sevenfold .

Ami du Rock, bonjour!

Avenged Sevenfold est un groupe américain de Huntington Beach, Californie, créé en 1999. Il est composé de M Shadows (chant) Synyster Gates (guitare solo) Zacky Vengeance (guitare rythmique) Johnny Christ (basse) et Brooks Wackermann (batterie). Ils sont influencés par des groupes tels que Metallica, Iron Maiden, Megadeth, Slayer, Pantera, Guns’n Roses et j’en passe. En gros tout la scène Metal de mon adolescence (et non! On ne cherche pas mon âge!). Et il faut le reconnaître, ces influences s’en ressentent dans leur musique. Le but de cet article n’est pas de retracer la carrière du groupe, commencée avec leur premier album en 2001 mais de parler spécifiquement de l’album que je vous présente aujourd’hui. Tout d’abord pourquoi je vous présente celui-ci ? Tout simplement parce que c’est celui avec lequel j’ai découvert A7 X, comme on les surnomme.

Cet album est sorti en 2010 et il semble bien être celui de la maturité. Pour beaucoup de groupe, c’est souvent le cas du quatrième ou cinquième opus, car les musiciens se connaissent depuis un moment et ont intégré l’alchimie de la création et de la production. En effet pour avoir un bon album, il ne suffit pas d’avoir juste de bonnes compos, il faut aussi avoir une bonne production et un bon ingénieur du son. Fin 2009, deux ans après avoir sorti leur album éponyme, le groupe commence à travailler sur le suivant, leur « plus personnel et plus épique qui, certainement, vous emmènera dans un voyage très sombre » selon Zacky Vengeance. Malheureusement, alors qu’ils sont en pré-production le groupe subit une perte dramatique: son batteur Jimmy « the Rev » Sullivan. À 28 ans, le batteur emblématique du groupe, qui était devenu une référence dans le milieu du métal, meurt suite à une overdose. En même temps, c’est assez courant dans le milieu. On rappellera bien sûr les Jimi Hendrix, Jim Morrison et même Kurt Cobain, qui bien qu’il se soit tiré une balle, était quand même sous héroïne et acide lorsqu’il s’est flingué. Du coup, le groupe se retrouve orphelin d’un ami d’enfance, car ils se connaissent tous depuis le collège, et d’un musicien extrêmement talentueux qui faisait aussi la particularité de leur son. Seulement, la machine est en marche et quand un groupe a des engagements il doit s’y tenir. Les voici donc qui rentrent en studio en 2010 afin d’enregistrer leur cinquième album pour la première fois sans The Rev. Mike Portnoy, le batteur de Dream Theater, qui était une influence majeure de Jimmy Sullivan, accepte avec beaucoup d’humilité de prendre la relève. Comme il le dit dans une interview :  » j’ai essayé de reproduire à l’identique le travail que The Rev avait déjà effectué sur cet album afin de lui rendre le plus bel hommage possible. »

Et quand j’écoute aujourd’hui l’intégralité des albums d’Avenged Sevenfold, Nightmare est un de mes préféré, presque uniquement à cause des partition de batterie qui sont inimitable. Mike Portnoy apporte une sonorité, une rythmique, qui est bien au-delà du travail d’autres batteurs.

Zoomons un peu sur les titres de l’album.

Track List:

1. Nightmare 6:14
2. Welcome To The Family 4:06
3. Danger Line 5:28
4. Buried Alive 6:44
5. Natural Born Killer 5:15
6. So Far Away 5:27
7. God Hates Us 5:19
8. Victim 7:30
9. Tonight The World Dies 4:41
10. Fiction 5:13
11. Save Me 10:56
12. Lost It All (Bonus) 4:07

Analyse des chansons :

Le titre d’ouverture est une espèce de psychose bien orchestrée. On se fait happer par cet horrible cauchemar dans lequel le narrateur sombre à cause de médicaments qu’on lui donne, soi-disant, pour le soigner. Je ne vais pas rentrer dans le détail des 11 titres qui composent cet album, mais je veux en venir essentiellement à ceux qui m’ont le plus marqué. Après tout c’est une revue musicale et je suis là pour donner mon avis. Il n’y a pas vraiment de mauvais titre dans cet album, certains sont un peu en dessous (selon mes goûts toujours) mais dans l’ensemble, on est sur un très très bon album qui a d’ailleurs reçu plusieurs récompenses.

Pour ma part le titre d’ouverture Nightmare est mon préféré, je mettrai en deuxième Buried Alive qui est une chanson adressée à leur ami parti trop tôt, calquée sur le schéma de construction que Metallica utilise pour la plupart de ses balades. Cette chanson, douce à l’ouverture pour évoquer la tristesse d’avoir perdu leur ami, est violente sur la fin comme s’ils étaient en colère contre lui d’avoir commis cette erreur fatale. J’aime beaucoup aussi des titres comme welcome to the family, Danger Line, Natural Born Killers and God Hates Us. D’ailleurs, la plupart de ces titres sont tagués Explicit Content, compte tenu des textes et de la violence qu’ils dégagent. Quand je vois ce logo sur un CD, j’avoue ça me rappelle mon adolescence où je ne voulais acheter que des albums avec celui-ci ! On retrouve aussi sur cet album des chansons très différentes, inspirées d’autres genres comme fiction que j’aime beaucoup et qui me fait voyager grâce notamment à sa partie de piano très sympa. So Far Away est une balade pure et dure, encore une fois en hommage à Jimmy Sullivan. Mais ce n’est pas ma ballade préférée de l’album, je lui préfère Victim ou le très « Guns ‘N Roséen » Tonight the world Dies. Mais le titre sûrement le plus atypique de cet album restera Save me, le dernier morceau de l’album, un morceau de 11 minutes !

Bref, c’est donc un album bien compact avec une production excellente, un ingénieur du son au top, des parties de batterie sublimes qu’on ne retrouvera plus sur les albums suivants et une agressivité qui nous rappelle les premiers albums, l’époque où ils étaient catalogués encore Metalcore. Une pure merveille dans le monde du métal, que tout fan se devrait de posséder. Voici ma notation titre par titre (je n’ai pas noté le morceau bonus car pour ma part je n’ai pas cette édition) :

Notes titres
5/5 1.Nightmare 
5/5 2.Welcome To The Family 
5/5 3.Danger Line
5/5 4.Burried Alive
5/5 5.Natural Born Killer
3.5/5 6.So Far Away
4/5 7.God Hates Us
5/5 8.Victims
4/5 9.Tonight The World Dies
5/5 10.Fiction
5/5 11.save Me

Moyenne de l’album :

4.68 / 5

Car, mis à part un ou deux titres que je trouve en dessous (et que très légèrement il faut le dire), cet album est de très bonne facture, que ce soit au niveau musical, arrangements, et textes bien entendu. paradoxalement, le titre que j’aime le moins est le plus commercial de l’album puisqu’il s’agit du single diffusé sur les radios américaines (pas française, hin, faut pas déconné! 😀 ). Un album, c’est aussi la pochette et celle-ci a été designé par l’artiste attitré du groupe, Travis Smith, au même rang que Derek Riggs travaille avec Maiden. Cette pochette représente une petite fille terrorisée serrant sa peluche. La tombe derrière elle avec l’inscription forever est un hommage à The rev, le Deathbat (tête de mort avec des ailes de chauve-souris), qui pour une fois a pris corps, surplombe la gamine.

Merci d’avoir lu cette revue ! J’espère que cela vous donnera envie d’écouter cet album 😉 allez je vous laisse un extrait de la page Youtube officielle à savourer sans modération, à très bientôt!

Rock on!