Les Ragots de la Taverne #4

Hello There !

2023 est là. N’étant pas très protocolaire sur ce sujet parce que je n’ai jamais vu ce qui pouvait être grisant à ce que notre planète réalise une révolution autour du soleil, le changement d’année étant surtout à mon sens le début d’une nouvelle année fiscale, je vous souhaite tout de même une bonne année, pleine de joie mais surtout, surtout ! de santé. Moi, je vis plus au rythme des années scolaires, donc je ne me sens pas trop concerné par ce point du calendrier. Et puis, j’ai toujours préféré les fêtes de lumière des solstices, comme Noël ou la Saint Jean, le coeur de l’hiver, le début de l’été. Oui, ça fait très païen, je le reconnais ! Allez, tenez! On est dimanche matin et j’aime bien offrir des tournées de café, je vous ressers ?

Et sinon avez-vous vu que OCS a perdu le catalogue HBO ? Une tristesse pour moi qui suis abonné depuis des années, essentiellement pour les séries liéés à Westeros. Bon, la saison 2 de House Of The Dragon n’étant pas pour tout de suite, je suis assez tranquille pour qu’une solution de diffusion soit trouvée, mais ça pose l’épineuse question de la multiplication des plateformes et de leurs abonnements, tous à quasi 10€. En ces temps difficiles d’inflation et de crise énergétique, j’ai du mal à croire que ce soit l’avenir. Ces plateformes finiront par couler d’elles même, faute d’abonnés. HBO max, Paramount +, Apple TV, Netflix, Disney +, Canal +, Prime Video, les gens ne sont pas des vaches à lait et ne peuvent pas indéfiniment passer à la caisse, bien souvent parce qu’uniquement une partie du contenu les intéresse. Quand j’ai passé mon diplôme de commerce il y a presque 20 ans (oui c’était une autre vie à l’époque, j’en ai vécu plusieurs), nos formateurs disaient que l’abonnement était l’avenir, et que tout fonctionnerait comme ça. Ils étaient visionnaires c’est sûr. Il y en avait déjà à l’époque avec la téléphonie, bien que les formules étaient quelque peu différentes, mais bon. Quoiqu’il en soit, je ne suis pas un grand dévoreur de séries. Je suis très sélectif sur mes programmes, donc je ne me prends pas trop la tête avec ça. Je laisse venir, mais le marché va devoir évoluer s’il veut survivre je pense.

Sinon côté lecture, je suis en train de découvrir Conan le Cimmérien dans l’édition poche. Un travail de retraduction méticuleux par Patrice Louinet qui respecte l’ordre de publication originale de Weird Tales. Après avoir côtoyer pendant des mois Lovecraft alias Lucius le romain civilisé, me voilà avec un de ses correspondants et amis, Robert E. Howard, et, croyez-moi, il y en a des choses à dire sur la vision totalement opposée – et pourtant assez similaire sur la finalité des choses – des deux hommes. L’un prône la civilisation, garante de l’évolution et du bien-être de l’homme – Lovecraft – là où l’autre n’y voit qu’un accident dû à la sédentarisation et affirme que l’état naturel de l’homme est la barbarie et qu’elle triomphe toujours de la civilsation – Howard. Cette lecture est ultra intéressante à qui veut bien gratter le vernis comme nous y invite Patrice Louinet dans sa préface.

L’avantage des aventures de Conan, c’est qu’on peut les prendre pour ce qu’elles sont, des aventures, et les lire comme telles sans se creuser la tête! C’est vivant, coloré, fait de récits courts, et évidemment il y aura une revue sur ce premier tome d’une série qui en compte 3. Pour ceux qui aimerait en savoir plus sur Howard, je vous renvoie là encore vers la magnifique série diffusée sur Arte, Aux Sources de la Fantasy avec John Howe comme guide.

Pour l’heure, je prépare mon bilan et mes prévisions qui seront publiés dans la semaine à venir, puis ensuite il y aura une série de revues sur Lovecraft dont j’ai déjà commencé à parler la semaine passée avec le somptueux travail de François Baranger sur Les Montagnes Hallucinées. Je vous renvoie d’ailleurs à mes derniers articles en bas de page. Bon, je vais aller lire tiens. J’ai Conan qui doit grimper en haut d’une tour immense !

Bonsai !

Les Ragots de la Taverne #24

Le dimanche est là, sous le soleil, un weekend un peu court dans mon cas après les longs ponts du mois de mai, mais puisqu’il faut finir l’année scolaire, autant la finir en beauté et travailler d’arrache pied, y compris les samedis. Pour autant, l’idée de vous retrouver et de vous partager mes ragots avec…

Les Ragots de la Taverne #23

Bon dimanche de Pentecôte ! La taverne ne connait pas les fériés, ou du moins travaille aussi les jours fériés, tel un stakhanoviste du bonheur qui chercherait à apporter joie, café et chaleur aux siens, peu importe le calendrier et les circonstances. Et le tavernier est d’excellente humeur. Laissez-moi vous offrir un café maison… chauffé…

Les Ragots de la Taverne #22

Bon dimanche et bienvenue à tous les habitués de la taverne, et si c’est votre première fois, ne soyez pas timide, venez partager un café et parler de culture geek avec nous. Bien que le weekend ait été long, je n’ai pas eu l’occasion de préparer cet article en profondeur. La faute à mes passions…

Revue littéraire : Les Montagnes Hallucinées illustrées tome 1 et 2, François Baranger – Lovecraft

Hello There !

Aujourd’hui je ne vais pas vraiment vous parler de Lovecraft qui, comme vous le savez peut-être, est un des mes auteurs préférés, mais plutôt de celui qui a su donner vie à cet univers cosmique incroyable, François Baranger. Artiste né en 1970, aux multiples talents, romancier, illustrateur et concept designer pour le cinéma (Harry Potter, Le Choc des Titans) ainsi que pour des jeux video, il nous dit avoir découvert Lovecraft adolescent et très vite avoir eu envie d’illustrer les textes, notamment son préféré : Les Montagnes Hallucinées. Il se trouve que c’est le mien également, alors comment dire que lorsque ces magnifiques livres sont sortis, je n’ai pas caché mon envie de les avoir, ce qui conduisit une de mes filles, de 12 ans à ce moment là, à prendre sur son argent de poche pour me l’offrir à Noël. Probablement que cette couverture incroyable a stimulé son imagination, a éveillé quelque chose en elle au point de vouloir me l’offrir, et qu’elle me rejoindra un jour par delà ces montagnes plus hautes que l’Everest, où la folie guette. En attendant je la remercie tendrement et lui dédicace cette revue. Bisous, et encore merci ma puce.

Quatrième de couverture :

« Corona Mundi… Toit du Monde… »

Toutes sortes de formules fantastiques nous vinrent aux lèvres tandis que nous contemplions, depuis notre point d’observation vertigineux, l’incroyable spectacle.

Arkham, 1933. Le professeur Dyer, éminent géologue, apprend qu’une expédition scientifique partira bientôt pour l’Antarctique avec pour ambition de suivre les traces de celle qu’il avait lui-même dirigée en 1931. Dans l’espoir de dissuader cette tentative, Dyer décide de faire un récit complet des tragiques événements auxquels il survécut, cette fois sans omettre les passages qu’il avait écartés à son retour, de peur d’être pris pour un fou.
Deux ans plus tôt, les navires affrétés par l’université Miskatonic avaient accosté le continent glacé au début de l’été austral, et le contingent de quatre professeurs et seize étudiants s’était mis aussitôt au travail. Les premiers résultats ne s’étaient pas fait attendre et le biologiste de l’expédition, le professeur Lake, était parti de son côté avec plusieurs membres de l’équipe afin de suivre une piste fossilifère prometteuse.
Au bout de quelques jours à peine, il avait annoncé par radio avoir découvert de stupéfiants spécimens d’une espèce inconnue, extraordinairement ancienne, avant de cesser toute communication après une terrible tempête. Pressentant le pire, Dyer s’était porté à leur secours le jour suivant. Ce qu’il avait découvert sur place dépassait ses craintes les plus folles…

Paysages déserts glacés, créatures innommables vieilles de plusieurs millions d’années découvertes dans un état de conservation anormal, étranges structures géométriques au sommet de montagnes noires, plus hautes que l’Everest… Cette nouvelle de Lovecraft a inspiré des générations d’auteurs et de réalisateurs, de John Carpenter, lorsqu’il réalise The Thing, à Guillermo del Toro qui rêve de la porter à l’écran.

Fasciné depuis toujours par l’univers de H.P. LovecraftFrançois Baranger, illustrateur reconnu dans le monde pour ses talents de concept artist pour le cinéma et le jeu vidéo, s’est attelé à la tâche « cyclopéenne » de mettre en images ses principaux récits.

Mon avis :

Pièces maîtresses parmi ma collection, ces deux tomes, parus à un an d’intervalle, sont d’une qualité rare. Une préface de Maxime Chattam, auteur à succès de thrillers mais que je connais plus pour sa casquette de rôliste, ouvre le tome et comment ne pas être d’accord avec lui lorsqu’il parle du travail de François Baranger. L’essence même de l’histoire semble avoir été cristallisée dans de somptueuses photographies alors que nous avons affaire à des illustrations. Il a su donner vie de la plus belle des manières à un récit des plus fantastiques. Dans une interview récente au podcast C’est plus que de la SF (lecteur en bas de l’article), François Baranger expliquait que ce qui le fascinait dans les textes lovecraftiens, ce n’était pas l’horreur, mais le mystère. Avec un don remarquable pour les jeux de lumière, camouflant certaines zones ou en mettant d’autres en avant, par teintes ou par détails météorologiques, il instaure une ambiance, qui petit à petit s’empare de nous, comme la folie se saisit des protagonistes. Les ombres, le choix de l’angle de vision, contribuent à susciter l’angoisse chez le lecteur, encore plus particulièrement dans le tome 2 je trouve, où les souterrains et galeries très loin de la lumière du jour permettent à l’imagination de s’enflammer.

Mais c’est peut-être encore dans ce qu’il y avait de plus compliqué à montrer en pleine lumière qu’il excelle. François Baranger a su donner vie à une cité dont les descriptions de Lovecraft rendaient difficile la perception. Avec ses angles et ses formes géométriques atypiques, le défi était de taille. Grâce à lui, nous pouvons voir, sous nos yeux ébahis, la cité des Anciens prise dans les glaces éternelles de l’Antarctique, dérouler ses paysages sur des kilomètres ! Les détails sont d’une minutie incroyable, et comme les héros du texte nous avons le souffle coupé, les nappes de nuages contribuant toujours à nous laisser baigner dans un mystère angoissant.

Ce travail, fait par numérique pour des raisons évidentes de gain de temps et de praticité, permettant de tester plusieurs couleurs et trames, magnifie le texte de Lovecraft. Les tons bleutés et gris rendent le froid omniprésent et j’ai dû plus d’une fois aller chercher un plaid lors de mes lectures tardives au cœur de la nuit. La grande taille des albums (27 x 35,7 cm) est parfaitement adapté à ce style de livre visuel, et Baranger indique qu’il voulait ce format, il avait une idée très précise depuis longtemps de ce qu’il voulait faire. Un projet mûri sur plusieurs années et concrétisé une première fois avec L’Appel de Cthulhu, première album illustré de la série, ce qui était un choix logique au vu de la popularité du titre et lui permettait de vérifier la viabilité commerciale du projet afin de réaliser son véritable rêve de gosse : donner vie à son texte favori dont les images le hantaient depuis sa première lecture.

Chaque tome possède 64 pages. Les illustrations sont en double page et le texte en surimpression. Il est parfois dur à déchiffrer, mais je dis ça vraiment pour pinailler. Certaines phrases sont mises en exergue par une police plus grosse de manière à faire ressortir l’élément phare qui a inspiré à l’artiste son choix d’illustration. Pour autant, je ne m’attarderai pas sur le texte, j’ai déjà donné mon ressenti sur ce roman de Lovecraft que l’on retrouve dans le tome 2 du mythe édité chez Bragelonne, et dont il s’agit ici exactement de la même traduction. C’est peut-être là, où le bat blesse. Depuis que j’ai lu la nouvelle édition intégrale traduite par David Camus chez Ménmos, que j’ai lu et écouté chez Audible la version anglaise, je suis profondément attristé de me dire que sur ces magnifiques illustrations ne se trouve pas surimprimée la meilleure des traductions réalisées. Heureusement pour les puristes, il existe aussi un version anglaise.

Conclusion

François Baranger nous offre une oeuvre titanesque, cyclopénne, qui je n’en doute pas, avec le temps et la rareté, deviendra collector. Après L’Appel de Cthulhu et Les Montagnes Hallucinées en deux tomes, il ne compte pas s’arrêter là, ce qui prouve que le succès est au rendez-vous aussi bien en France qu’à l’international. L’Abomination de Dunwitch est sorti fin 2022 et il travaille déjà sur Le Cauchemar d’Insmouth. Pour ma part, même si je pense rêver debout et que j’ai peu de chance que l’auteur puisse lire ces lignes, je rêverais de voir L’affaire Charles Dexter Ward, en double album également. C’est mon second texte préféré du Maitre de Providence, et je serais prêt à donner mon âme à Yog Sothoth pour ça. Bon peut-être pas… mais en tout cas mes euros à François Baranger. Allez, réjouissons-nous d’avoir un artiste d’un tel talent en France et souhaitons lui un vif succès afin d’avoir le plus de ces albums illustrés. Bravo l’artiste.

Note : 10/10

Bonsai!

Voici l’interview réaliser par le podcast C’est plus que de la SF :

D’autres avis :Au pays des cave Trolls Les Lectures de Xapur

Editeur : Bragelonne – Traduction : Arnaud Demaegd – Date de parution : 16/10/2019 et 21/10/2020 – 64 pages

Toutes les images présentées dans cet article sont la propriété exclusive de leur auteur et ont été proposé gratuitement par François baranger sur ses réseaux sociaux. La photo Entête d’article est la propriété de la Taverne et ne saurais être utilisé sous peine de Shoggoth au fond du lit.