Bonjour à tous !
Et bonne année à tous, mes très chers lecteurs, avec (beaucoup, oui) de retard. Je vous souhaite comme toujours plein de livres et de Rock pour supporter les élections à venir s’évader et voyager !

Plus d’un an sans article…
Une drôle d’année durant laquelle beaucoup de choses ont changé. Et d’autres pas. D’abord la constante: moi ! Ma personnalité, mes idées, mon ton, parfois cynique et sarcastique, mes goûts. Et ceux-ci ne changent pas, j’aime toujours autant le domaine de l’imaginaire. Rassurez-vous, ce n’est pas une maladie non plus, ou un problème de santé quelconque qui m’ont empêché d’écrire ici, je fais partie de ces français chanceux qui n’ont pas encore eu le Covid, et pourtant il frappe tout autour de moi. Il n’y a rien de grave au fond, donc, ma vie a juste changé de rythme, d’organisation , et il faut du temps parfois pour apprivoiser cette nouvelle gestion du temps. Cependant, malgré tous ces changements, ces obstacles, la tempête des premiers mois de 2021 (qui continuait sur la lignée de 2020 la maudite), je n’ai jamais cessé de lire, ni de faire du jeu de rôle, bien au contraire ! Ce fut un échappatoire nécessaire, salvateur. J’ai même repris ma manette de console en main, ou mon clavier et ma souris à l’occasion, pour quelques heures de jeux vidéos. Une autre manière de voyager et de découvrir parfois de belles narrations, de belles histoires.
2022 est arrivée avec son lot de nouvelles résolutions. Pas vraiment mon genre, les bonnes résolutions à vrai dire ! Mais depuis que j’ai ce blog, je trouve toujours intéressant de faire le point en début d’année sur mes lectures, une manière de faire travailler ma mémoire, de compiler et garder une trace de toutes ces découvertes littéraires et de cibler plus précisément ce qu’il importe par dessus tout de faire dans l’année à venir. Un inventaire pour le plaisir de la nostalgie et mieux repartir en avant. Alors, suivez le guide, vous verrez des promesses tenues, d’autres non, et comme toujours les Onos Awards, l’élection la plus attendue de l’univers littéraire avec pas moins de.. un membre de jury, unique, pour départager les participants, ainsi pas de jaloux ou de polémiques au sein de la rédaction de la Taverne ! Quoique..
Liste des livres lus
Sans plus tarder découvrons la liste de mes lectures 2021 dans l’ordre chronologique. Le petit astérisque vous indique s’il s’agit d’un livre qui était dans ma PAL 2021.
Cthulhu : le Mythe III * | H. P. Lovecraft |
Les Montagnes Hallucinées Tome 2* | Baranger -Lovecraft |
Je suis fille de rage | Jean Laurent Del Soccoro |
Koursk 43 | Roman Töppel |
Cellulaire | Stephen King |
Joyland* | Stephen King |
Plein Gaz (nouvelle) | Stephen King Joe Hill |
Laurie (nouvelle) | Stephen King |
Revival* | Stephen King |
Dead Zone | Stephen King |
Dreamcatcher | Stephen King |
Wendy et la boite à bouton | Stephen King |
Le Souffle du Moissonneur-Livre des Martyrs 7* | Steven Erikson |
La mythologie Viking | Neil Gaiman |
Ardennes 44 | Anthony Beevor |
Dead Zone | Stephen King |
Salem | Stephen King |
La Maison Hantée | Shirley Jackson |
Comment écrire de la fiction ? | Lionel Davoust |
La voie des Rois 2 – Les Archives de Roshar* | Brandon Sanderson |
La voie des Rois 1 – Les archives de Roshar* | Brandon Sanderson |
Comme toujours une très nette tendance se dégage dans mes lectures. Après, pour vous il s’agit d’une liste de livres, alors que pour moi ce sont des moments de ma vie, des étapes d’une drôle d’année où j’ai eu pas mal de changements, où j’ai connu trois logements différents. Chaque ligne ici s’associe à des images, des sensations et encore une fois je me rends compte que lorsque le bateau tangue je me raccroche à mon auteur fétiche: Stephen King. Sur pas moins de 19 romans et 2 nouvelles, il représente à lui seul quasiment la moitié de mes lectures (10/21).
L’année a démarré sur du Lovecraft comme l’année précédente, et notamment la suite du magnifique tome illustré des Montagnes Hallucinées de François Baranger que je ne peux que vous conseiller. Il transcrit à la perfection en images le texte du Maître de Providence. J’aime bien retrouver mes lectures horrifiques d’après fêtes. La saison s’y prête bien avec ces journées hyper courtes et froides et la brume qui recouvre les environs, enflammant l’imagination. J’ai pu enchaîner ensuite avec le 3e tome de l’édition de Bragelonne ce qui m’a permis de parfaire ma connaissance de cet auteur qui peut alterner le très bon (L’affaire Charles Dexter-Ward) avec le grotesque voire lourdingue (Horreur à Red Hook). Bon, au début de cette année, je peux d’ores et déjà vous dire que ce ne fut pas le cas, car Leha a tardé à publier le 8e tome du Livre des Martyrs et ce fut donc ma première lecture de l’année. Une année qui se veut, je dirais qui se doit (!) d’être une année malazéenne avec la fin de la publication de cette belle série. En tout cas bonne nouvelle, la prochaine couverture a déjà été dévoilée sur les réseaux et Marc Simonetti nous prouve encore une fois tout son talent. On peut donc espérer que le retard prit en novembre avec le tome 8 (pour la première fois de cette aventure éditoriale, alors soyons indulgent), n’était propre qu’à celui-ci et que la série finira dans les temps. Je trouverais génial que le tout dernier tome, Le Dieu Estropié, sorte en novembre pour les Utopiales et que Mr Steven Erikson y soit présent, afin de mesurer combien, depuis sa visite en 2018 pour la sortie du premier tome, sa popularité a augmenté. Leha si vous m’entendez… En tout cas si vous faites ça, croyez-moi, I’ll be there ! French Fan Number One !

À noter dans un tout autre registre (quoique certaines lectures de fantasy y ressemblent fortement selon moi), le retour de lectures historiques avec Koursk 43, un livre rédigé par un historien contemporain allemand, Roman Töppel, qui traite de la bataille du même nom, réunissant la plus grande concentration de char de tous les temps. Chiffres, comparaison des forces en présence, journal de marche détaillé des unités etc, pas du tout romancé ou très peu, mais très captivant. Mon autre lecture du même genre par contre, Ardennes 44, est d’un auteur solide et connu que je ne peux que vous conseiller, Anthony Beevor. Avec lui, l’Histoire devient une histoire, écrite à la façon d’un roman mais dotée d’une documentation très riche. Cet auteur est un historien incroyable qui fut un des premiers à accéder à certaines archives soviétiques à la chute du bloc de l’est. Dans les romans sur fond d’histoire toujours, Je suis fille de rage de Jean-Laurent Del Soccoro, est un très bon roman pour le néophyte sur la Guerre de Sécession (comme nous l’appelons en France) et que je recommande chaudement à ceux qui ne connaissent pas du tout, mais trop léger pour moi qui suis particulièrement calé sur cette période à force de lecture en anglais sur la question. Cependant je saluerai la qualité de l’ouvrage, le livre est somptueux, avec une mise en page originale et très bien pensée.
Quoi qu’il en soit, il est temps, passons aux Onos Awards, le moment que même Hollywood nous envie parce qu’ici il n’y a pas de censure ou de sourire botoxé de fausse facture !

Les Onos Awards
La plus belle surprise : Revival de Stephen King. Probablement le coup de cœur auquel je ne m’attendais pas du tout. Je l’ai lu juste après Joyland et Cellulaire alors que j’étais dans une boulimie Kinguesque au cœur du printemps. Il m’a tenu en haleine tout du long, je l’ai dévoré en 4 jours. À l’image de Dr Sleep, le maitre retrouve dans ce livre toute sa verve et son sens de la narration sans temps mort, avec deux portagonistes captivant et un final époustouflant. Un must traitant de sujet aussi clivant et dangereux que la religion et la rédemption.
La déception de l’année : Dreamcatcher, là aussi de SK. Un livre douloureux à lire, aux scènes gores et perturbantes, si l’horreur est bien présente, on peut sentir aux travers des mots que l’auteur était lui aussi en souffrance puisqu’il l’a écrit alors qu’il était en train de récupérer de son terrible accident de 1999. Déception car le final nous laisse un peu dubitatif après tant de péripéties et j’en attendais tellement plus après un départ prometteur.

L’auteur « découverte » de l’année : Sanderson. Depuis longtemps, je voulais découvrir cet auteur, et je ne fus pas déçu avec ma lecture des deux premiers tomes (qui n’en sont qu’un) des Archives de Roshar : La voie des Rois. Un univers riche, fouillé, aux créations linguistiques, aux civilisations caractérisées avec une mythologie bien posée, une faune et une flore qui donnent de la consistance à l’univers, et bien sûr des réponses se trouvant dans le passé qui ne se dévoile que par bribes. Un style très abordable, avec une traduction réalisée de main de maitre par Mélanie Fazi. Je ne peux que vous le recommander même si j’espère vous en dire plus prochainement en détail.
Le cycle que j’ai hâte de continuer : Sanderson et Erikson. Oui aux Onos Award on prend des libertés et je choisis pas moins de deux univers! Erikson est depuis longtemps en tête de cette catégorie et bien que la publication de la série touche à sa fin, Leha à d’ores et déjà annoncé la traduction d’un autre cycle dans le même univers mais écrit cette fois-ci par son comparse co-créateur, Ian Cameron Esselmont. Le nombre de livres disponibles sur leur univers est assez conséquent, gageons donc que nous en aurons encore pour quelques années de bonheur et de révélations, car tout n’est pas dit dans le cycle principal. Pour Sanderson, là aussi il y a de quoi faire puisque tous ces livres se rattachent au Cosmere, un système solaire complet avec des histoires sur différentes planètes mais ayant en commun une même mythologie. Encore de belles heures de découvertes et de voyages à venir !

Le livre sans plus : La Mythologie Viking de Neil gaiman. N’en déplaise aux fans de vikings, et de Gaiman, je n’ai pas été transporté par ma lecture. J’y ai appris plein de choses, certes, découvert ces mythologies fondatrices qui ont influencé les plus grands à n’en point douter, mais j’ai plus pour ma part une culture mythologique grecque en moi, et le style de Gaiman ne m’a pas transporté comme celui de Tolkien peut le faire de manière si poétique.
La lecture qui en appelle une seconde : Erikson. Oui, encore, allez-vous dire ! Mais ces livres sont si denses et cohérents, qu’il est impossible de tout retenir et comprendre avec profondeur à la première lecture. J’attends donc impatiemment la fin de la publication et son dénouement pour relire le tout et voir ce que je n’ai pu percevoir lors de ma première lecture. De plus, j’ai toujours en cours mon projet de Wiki, et il me sera bien plus facile de l’alimenter lors d’une relecture, n’ayant pas la frénésie du tourne-page qui me tourmentera, vu que je connaîtrai la suite !
La relecture qui fait du bien : Salem de Stephen King. J’avais lu ce livre au lycée (mais non, ce n’est pas si lointain que ça…) Je l’avais relu quelques années après dans sa première version édité chez Pocket à l’époque, et je n’aimais pas cette édition, imprimée trop petite, couverture moche le début du texte en surimpression dessus. Je m’étais procuré récemment l’édition augmentée affichant un nouveau look de couvertures proposés par Livre de Poche (qui sois dit au passage sont tout à fait à mon gout), ainsi que des ajouts dans le texte et l’intégration de la nouvelle Celui qui gardait le ver (dont Amazon vient de faire une série avec Adrian Brody) qui à l’époque du lycée où je l’avais lue, m’avait fait forte impression. Avec le recul et l’expérience qui est la mienne à présent, on sent que cette nouvelle est écrite à la mode de Lovecraft. Elle est originellement publiée dans le recueil Danse Macabre en ouverture, mais le Roi explique que le texte est lié à son roman, d’où l’intégration dans cette nouvelle édition. Salem se veut un hommage au Dracula de bram Stoker et semble inspirée en partie d’un roman de Shirley jackson : La Maison Hantée. Mais je parlerai de ça plus tard. Quoiqu’il en soit, un roman dévoré en quelques jours aux dernières chaleurs de l’été, avec un plaisir non dissimulé, en buvant quelques chopes de sang frais dans le confort de mon cercueil à l’ombre de mon cellier.

L’univers à approfondir : Roshar. je ne vais pas revenir sur ce que j’ai dit plus haut, mais cet univers découvert cette année mérite clairement qu’on s’y attarde, et je sens que lorsque je vais me lancer, ce sera sûrement comme souvent, en mode gloutonnerie.

L’auteur bonus : Lionel Davoust. Je n’ai pas encore eu le temps de lire cet auteur à sa juste valeur. La cycle des Dieux Sauvages fait toujours partie de ma PAL à l’heure où je vous parle et me fait continuellement de l’oeil. Mais par contre j’écoute très régulièrement Procrastination, un podcast qu’il co-anime avec Estelle Faye et Mélanie Fazi sur le modèle de celui créé par Sanderson aux US et qui traite de l’art d’écrire et de tout ce qui tourne autour des métiers de l’édition. Je parcours également régulièrement son blog, et j’aime son ton, son approche de la littérature. C’est pourquoi lorsqu’il a publié Comment écrire de la fiction (qui reprend pas mal de concepts déjà traités dans le podcast mais sans la même profondeur et organisation, vu que le format ne s’y prête pas) je me suis laissé tenter. Je ne suis pas un grand amateur de ce genre de livres car chacun y va de son conseil alors que généralement le tout premier des secrets pour trouver sa propre voie bien souvent réside dans le mimétisme inhérent à tout apprentissage (qu’on se le dise). Néanmoins, l’intérêt de ce livre (pour ceux qui s’intéressent aux métiers de l’écriture) trouve sa raison d’être dans l’explication de ce qu’on ne voit pas et qui pourtant est essentiel à tout bon récit si l’on veut un tant soi peu produire quelque chose de qualité. Un livre sans prétention mais qui, grâce à la verve de son auteur et à ses références geek propre à ma génération mais bien souvent devenues universelles depuis, nous éclaire et offre un formidable point d’entrée à ceux qui sont tentés d ‘écrire. Reste après une seule chose : Le travail. Et ça l’auteur nous le fait bien comprendre, à juste titre.
L’ovni : Ardennes 44 d’Anthony Beevor. Comme j’ai déjà dû le préciser, je suis un grand passionné d’histoire. Et malgré avoir déjà beaucoup écumé les livres de ce genre plus jeune, il m’arrive régulièrement d’en relire, pour le plaisir de me replonger dans une période, ou tout simplement profiter d’un éclairage nouveau comme ce fut le cas avec Koursk. Ici point d’éclairage puisque on connait tout quasiment de cette bataille qui reste la plus célèbre outre atlantique. Décor de neige et de froid, idéal pour poser une ambiance, Anthony Beevor nous transporte au cœur de la bataille et nous donne tous les points de vues nécessaires à sa compréhension. Malgré sa citoyenneté britannique, il est sans concession sur ses pairs et en particulier sur Montgomery , Maréchal largement surestimé en son temps par le peuple anglais. Rédigé de façon romanesque, émaillé de témoignages parfaitement intégrés au récit et apportant un réalisme saisissant voire glaçant, ce livre m’a profondément touché et a réussi à enrichir mes connaissances sur une bataille dont je croyais déjà tout connaitre. Koursk aurait peut-être plus mérité de remporpter cette catégorie vu sa forme en mode étude de bataille, mais pour le coup il m’a laissé plutôt froid contrairement à celui-ci.
La mention spéciale : La Maison Hantée de Shirley jackson. Je l’ai lu dans la foulée de Salem tant j’avais été titillé par les avants propos de l’auteur à son sujet et l’épigraphe d’ouverture extrait du roman de Shirley Jackson. Délice, plaisir, peur profonde, un petit bijou à n’en point douter. L’autrice maîtrise son art comme jamais et signe un roman référence dans le domaine de l’horreur. Un must pour tout fan du genre.
Conclusion
Malgré une année compliquée, la lecture est restée au cœur de mes activités même si j’étais en petite forme vu que je n’ai pas lu autant de pavés qu’auparavant. Oui je me surprend moi-même à lire des livres de 500 pages dorénavant. Blague mis à part, on peut constater qu’il y a eu plus de lectures historiques qu’auparavant, sous différentes formes (3), une orgie d’horreur/fantastique (13 dont 2 nouvelles), et une petit moisson de fantasy (5). Je n’ai pas lu de SF du tout de l’année pour une fois. 7 livres sont issus de mes prévisions de lecture du début d’année, soit à peine 30% des livres sélectionnés. Bien évidemment je ne compte pas les livres de jeu de rôle ni les BD ou les mangas qu’il m’est arrivé de lire, je trouve la tâche compliquée de tenir une liste pour ceux-ci, puisque je picore le contenu des premiers et dévore en une petite demi-heure les seconds.
On constatera aussi que je n’ai pas réussi à trouver la motivation nécessaire pour écrire mes avis ici, malgré de bonnes résolutions en début d’année. Ce bilan a été pour moi une manière de remettre le pied à l’étrier et j’ai des tas de notes, de réflexions sur mes lectures qui n’attendent que mon bon vouloir pour être partagées au grand jour. Et si on remettait ça cette année ?
Merci infiniment de m’avoir lu. Je vous souhaite à tous de longues et bonnes heures de lectures, moi je m’en vais préparer ma PAL 2022…
… pour mieux vous la partager 😉
Bonsai!
Une réflexion sur “Bilan 2021”