Bonjour à tous !
S’il y a bien une collection récente qui, visuellement et dans son contenu me plait, c’est bien celle d’Albin Michel Imaginaire. Créée à l’automne 2018, elle possède déjà un catalogue varié et de qualité. Ma lecture actuelle d’ailleurs, Mage de Bataille, un des livres qui a lancé la collection, a été mon tout premier achat sur ma Kobo (mais pourquoi attends-tu si longtemps pour lire tes livres ? … Bonne question^^). La Fleur de Dieu est un Space Opéra écrit par Jean Michel Ré, qui m’a tout de suite interpellé lors de sa publication. En début d’année, une promo sur le store de ma liseuse me permit enfin de me l’offrir, ainsi que Les Portes Célestes, le deuxième tome. Depuis, Cosmos Incarné est sorti également, complétant la trilogie, et pour une fois, j’ai pas attendu des plombes pour m’y plonger après l’achat, j’ai fini mon livre en cours et j’ai sauté de suite sur cette lecture. J’avais envie de SF, envie de vaste étendue intergalactique. Mais sommes nous proches d’un Star Wars ? Pas du tout. Mais alors, pas du tout ! Allez, on en parle.

Quatrième de couverture :
An 10996.
Dans les déserts suspendus de la planète sacrée Sor’Ivanyia, un des dix-huit mille mondes de l’Empire, pousse la Fleur de Dieu. Ce remède à de nombreux maux est aussi un vecteur privilégié pour accéder au divin. Grâce à la Fleur de Dieu, l’Homme sait désormais ce qui advient de la mémoire après la mort.
Alors qu’un impitoyable seigneur de la guerre fomente un coup d’état, la formule chimique de la Fleur de Dieu est dérobée par une organisation anarchiste paradoxalement très organisée. Au même moment, l’apparition sur Sor’Ivanyia d’un enfant aux pouvoirs extraordinaires bouleverse toutes les certitudes scientifiques et religieuses de l’Empire.
Qui est cet enfant ? Est-il seulement humain ? Est-il ce Messie que certaines religions ont cessé d’attendre ?
Mon avis :
La première caractéristique de ce roman est la présence d’un monumental glossaire. Plus de quarante pages ! Environ cent cinquante entrées, alors comment aborder la chose ? J’ai lu ici et là que certains lecteurs avaient choisi de lire d’abord le glossaire. Pour ma part, j’ai procédé autrement, préférant m’y référer en cours de lecture quitte à lire en même temps les entrées précédentes et suivantes. L’avantage de cette méthode étant une compréhension facilitée, puisque le terme est relié directement à son contexte. L’ inconvénient étant une lecture hachée dans les premiers temps.
Les chapitres sont courts et multiplient les points de vues, offrant un panorama complet des motivations de chacun. Ce qui retient mon attention, ce sont ces citations d’ouvrages historiques et d’essais fictifs en début de chapitre qui relatent et donnent une vision critique de l’Histoire de l’Humanité et nous permettent de retracer 80 siècles d’histoire. Leur décryptage est intéressant et révèle au compte-goutte les événements qui suivirent ce XXI siècle assez particulier. On y apprend que de grandes guerres interconfessionelles ont plongé le monde dans le chaos et la violence, ce qui entraîna la constitution du « Credo », une suite de « sourates » visant à unifier les différentes fois afin d’éviter les heurts entre les différentes communautés religieuses. Au milieu de tout ça, une nouvelle religion est apparue, le scientisme. Elle organise une foi et un culte autour de la science et des études scientifiques. Elle dispose d’une grande influence sur l’Empire et a accès à des technologies puissantes. C’est elle qui a le monopole de la formule de la « Fleur de Dieu » dont les propriétés permettent d’avoir un accès privilégié au divin au travers des visions qu’elle procure.
La religion et la science sont donc au cœur du roman. L’auteur y ajouté un troisième éléments, somme toute indissociable des sociétés humaines : la politique. L’Empire. Il s’étend sur plus de 18 000 planètes. Constitué en secteurs, l’empereur s’appuie sur des seigneurs de guerre, nouvelle noblesse militaire, afin d’administrer l’ensemble. Jean-Michel Ré nous le montre autoritaire, avec une surveillance accrue à travers le Rézo, sorte d’internet puissance mille, et l’influence de l’Ordo. Comme si les masses incommensurables ne semblaient pouvoir être régies que par un système de ce genre. Il y a tout de même des opposants. Tout d’abord Fawdha Anarchia, l’organisation anarchiste qui cherche à voler la formule de la Fleur de Dieu, ou encore la Diaspora, des personnes qui voyagent à travers l’espace sans autorisation pour s’éloigner de la société impériale, au delà des confins connus, afin de vivre en dehors du système et de son contrôle absolu. C’est au milieu de tout ces enjeux politiques, entre anarchistes, seigneurs de guerre rebelles, science et fois, qu’apparaissent deux personnages qui m’ont vraiment marqué, Maître Kobayashi, un shintoïste venu sur Sor’Ivanyia et embarqué malgré lui par les événements, et l’enfant. Lorsque je lis, il y a toujours un personnage auquel je m’attache plus, auquel je m’identifie. Maitre Kobayashi fut celui-là. C’est par ses yeux que j’ai préféré voir le récit. Le second personnage est Son Goku. Ah non ! Pardon ! L’enfant, je voulais dire l’enfant. Désolé. Mais une de ses premières apparitions m’a vraiment fait penser à cet héros de mon enfance. Être mystique, doté de pouvoirs étranges semblant lui venir de la Fleur de Dieu, nous le découvrons peu dans ce premier opus, mais son potentiel semble très intéressant pour la suite.
Conclusion :
Quand dans un champ social donné apparaît la peur d’une des autorités qui s’exerce dans ce même champ, le moment n’est pas loin où les personnages qui ont à subit cette autorité vont se positionner. Les cas individuels de subversion seront beaucoup plus rares que les cas de soumission, par peur de représailles. C’est pour cela que la peur d’une autorité arbitraire est un instrument de gouvernement qu’il faut savoir diligemment instiller pour limiter les cas d’insoumission et inciter à une obéissance résignée.
La Fleur de Dieu – Jean Michel Ré
Le roman de Jean-Michel Ré s’apparente donc au space-opera, mais il est finalement bien plus. Visionnaire et philosophique, l’auteur nous permet de réfléchir à notre futur, nous propose des évolutions technologiques crédibles, ainsi qu’un modèle de société cohérent où la science et la religion ne s’opposent plus mais coexistent dans un seul but finalement : le contrôle au travers des croyances. Il m’aura fallu plusieurs jours, que dis-je, plusieurs mois presque, pour digérer ma lecture et savoir si je l’avais vraiment appréciée. D’écrire cette chronique à froid, six mois après sa lecture, me donne envie de me replonger dans son univers, auquel je repense souvent. Je pense que la lourdeur du glossaire et cette exposition un peu longue ont quelque peu obscurci le plaisir qu’il y avait à retirer d’une telle oeuvre. Le roman monte en puissance tout du long, plaçant les éléments avant la grande déferlante et… paf ! le livre s’arrête net… Frustrant au possible ! Une lecture exigeante donc mais la persévérance me semble nécessaire, car les thèmes ne laissent pas insensible et nous invitent à réfléchir. Et vous commencez à le savoir, c’est ce que j’aime !
La Note : 7/10
La Fleur de Dieu aux éditions Albin Michel Imaginaire. Illustration de couverture : Pascal Casolari ISBN: 2226442367
J’hésite beaucoup à lire ce titre, car je dois avouer qu’il me fait un peu peur.
Et pourtant j’adore le Space opéra !
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Je te dirais qu’il faut essayer. Je pense que passé le côté lourd du glossaire qui ne fait qu’enrichir la trame de fond, l’histoire est vraiment très intéressante. De vrais scènes d’action par moment, et une profondeur de réflexion en plus par rapport aux autres livres du genre. Même si ce premier tome est sûrement lent par son côté exposition, il semblerait que les suivants concrétisent toutes les promesses de celui-ci.
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Les avis sont tellement divergents à son sujet. Cependant, tu as raison, le mieux est d’essayer. Je vais voir s’il est disponible à la médiathèque ^^.
Merci pour ta réponse en tout cas !
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Mais de rien, si j’ai pu t’aider !
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